Rapport de synthèse concernant les besoins en aménagement de voirie pour les circulations douces à Châteaubriant
Developpement des circulations actives et projet
d’aménagement de voirie à Châteaubriant dans le cadre du nouveau plan de circulation.
- 18 février 2016 -
Madame Brigitte Lebrethon (mission parlementaire Vélo Janvier 2004) dans son rapport :
« PROPOSITIONS POUR ENCOURAGER LE DEVELOPPEMENT DE LA BICYCLETTE EN France » expliquait qu’ « Au début des années 90, un grand constructeur automobile national accompagnait
le lancement d’une petite voiture avec ce slogan « à vous d’inventer la vie qui va avec ! ». Nous
avons vu que l’encouragement de l’usage du vélo comme l’invitation à la marche à pied en ville pour
de petits trajets ou vers l’école implique – il faudrait même dire impose – de repenser l’organisation
urbaine et l’espace public, donc d’inventer la ville qui va avec le vélo ou la marche, dans l’intérêt
du piéton, du cycliste mais aussi de la personne âgée, de l’enfant, du parent avec une poussette, de
la personne à mobilité réduite. Nous pensons que le développement du vélo invite à penser « la vie
qui va avec »…».
Dans l’idée émise par Brigitte Lebrethon d’inventer « la vie qui va avec le vélo », force est de
constater que les espaces urbains, qui ont été conçus exclusivement pour la voiture, ne sont pas
aménageables en un claquement de doigts. Il ne s’agit pas de bonne ou de mauvaise volonté en la matière, mais d’une tâche de longue haleine
faisant appel à de nombreuses compétences pour changer les états d’esprits.
Pour reprendre les paroles de l’adjoint au maire de Gand, ville belge qui affiche 22% de
déplacements à vélo : « on essaie toujours d’aller trop vite, on fait des erreurs. Il faut essayer
d’emmener tout le monde. » (Ouest France 08/02/2016).
C’est pour cela que notre association, créée fin 2015, s’est constituée avec des usagers du vélo,
venant de tous horizons : âges, professions, milieu social, sensibilités politiques… ayant l’intérêt de
s’impliquer dans le développement des circulations douces à Châteaubriant et plus particulièrement
du vélo, en contribuant à l’amélioration de la sécurité et du confort des usagers.
Cela expliquerait la croissance rapide du nombre d’adhérents (plus de 70 à ce jour) et le niveau de
leur implication dans l’identification des difficultés rencontrées sur leurs trajets quotidiens dont nous
présenterons une synthèse sous deux grandes rubriques :
1. les points concrets pouvant être traités facilement, sans grands investissements et sans
attendre la mise en oeuvre d’un plan global de déplacement
2) des contributions à la réflexion globale
Constat de l’existant
Il n’existe pas actuellement de schéma cyclable à proprement parler à Châteaubriant. Il est pourtant
question d’un plan vélo depuis plusieurs années Il semblerait que pour répondre à la LAURE, des aménagements dits « cyclables » ont été réalisés par
petites touches, sans qu’il y ait de continuité et sans réflexion globale de l’usage qui allait en être fait.
Des bandes cyclables ont été tracées sur certaines rues après leur rénovation (Avenue
Quentin Miglioretti), mais dans d’autres cas cela s’est fait sans tenir compte de l’état
antérieur de la chaussée : dégradation des revêtements due à la circulation de véhicules
lourds, ou mal refaits suite à des travaux de voirie (bd de la République, rue d’Ancenis).
Quelques « pistes cyclables » avec le panneau indiquant aux cyclistes l’obligation de les
emprunter, existent mais ne répondent pas aux exigences de la réglementation (revêtement,
continuité des aménagements cyclables, réinsertion dans la circulation…) :
-
Le long de l’avenue du Général Patton, vers le restaurant Macdo. Mais, elle présente
de nombreuses anomalies
-
Le long de la route qui conduit au lotissement des Briotais,
-
La voie verte vers Rougé
-
Au niveau du collège Schumann et lycée Guy Môquet (panneau piste cyclable et zone
de rencontre : signalisation et aménagement peu cohérents)
Quant aux double sens cyclables, qui ont pour but de raccourcir les distances à parcourir par les
cyclistes, le décret du 30 juillet 2008 a introduit dans le Code de la route la généralisation des double
sens cyclables en Zone 30.
A Châteaubriant, un arrêté municipal du 18 août 2010, établit une liste des rues où la
circulation des cyclistes est interdite en contresens.
Cependant, le décret du 2 juillet 2015 autorise la circulation des cyclistes à contresens, dans
tous les sens uniques limités à 30 km/h, à compter du 1er janvier 2016.
A châteaubriant, le double sens cyclable est matérialisé uniquement la rue Charles Goudé.
Dans d’autres rues, telle que la rue de Rigale, on trouve le panneau « sens interdit sauf
cyclistes », mais elles sont rares et les automobilistes sont surpris de voir des vélos arriver en
sens inverse
D’autres rues sont munies du panneau « sens interdit sauf riverains et cyclistes »
Autres aménagements pour encourager la pratique du vélo comme moyen de transport :
Mise en place d’un abri vélos au conservatoire
Présence d’un abri vélos sécurisé à la gare (pas facile d’accès)
Installation d’appui vélos dans plusieurs endroits de la ville. Leurs emplacements pourraient
être réétudiés, puisque d’une part, de nombreux appuis vélos ne sont jamais utilisés et
d’autre part des établissements accueillant du public n’en sont pas équipés, par exemple : la
comcom, la sous préfecture, le théâtre de verre, les zones commerciales…
Contribution des adhérents
Points concrets pouvant être traités rapidement (à notre avis) et sans trop
de frais…Ces points ne sont que des exemples signalés par les adhérents, d’autres informations
détaillées sont visibles sur notre site internet.
Présence de barrières dangereuses sur les voies de
circulation douce, car peu visible la nuit du fait qu’elles ne sont pas signalées (il y a déjà eu des
accidents). De plus, elles empêchent le passage de vélos qui doivent se tracer un chemin de part et
d’autres de la barrière.
Les barrières des chicanes, qu’elles soient métalliques
ou en bois, sont souvent très rapprochées et ne permettent pas à certains usagers de passer : vélos
avec remorque, tandem, fauteuils roulants, parents avec poussettes et landaus…
Il vaudrait mieux retirer ces barrières et
chicanes et éventuellement installer simplement des poteaux avec la signalisation adéquate, ainsi que des
dispositifs réfléchissants
S’il faut absolument des chicanes, il faudrait
les modifier : Il doit y avoir 3 m de distance entre les deux barrières. Dans le sens
d’approche de l’intersection, la première barrière doit être à gauche et la deuxième à
droite afin de porter l’angle de vision des cyclistes vers la gauche, du côté où les voitures arrivent en premier. Largeur de cheminement
pour le passage de la chicane devant être d’au moins 1,40 m afin d’assurer la mise en
accessibilité de la voie (cf. Guide technique des voies de circulation douce, département de
l’Oise, P. 25 à 28)
Signaler la présence d’un escalier au bout de la voie longeant la voie ferrée (face au magasin de
Camille avril, rue d’Ancenis)
Entretenir les aménagements existants :
La piste cyclable conduisant au lotissement des Briotais n’est pas toujours empruntée
par les cyclistes, car à une période de l’année il y a des épines…
Entretenir la voie verte : portillons descellés, racines d’arbres qui commencent à
soulever et déformer la chaussée
Entretenir les chemins piétonniers et cyclables qui constituent des itinéraires malins
en ville, souvent boueux : par exemple le parc de la Lande et trottoir sablonneux le
long de la rue des Tanneurs, petit chemin entre le parc de Choisel et la Ville Marie. ..Ces chemins boueux se transforment en patinoire
Zone à sécuriser ou à réparer
:
Absence de trottoirs rue Amand Franco, au niveau du petit pont traversant la chère les piétons
doivent descendre sur la chaussée. Or cette rue toute droite est un endroit fréquenté par des voitures qui roulent souvent à vive allure.
Route de Rougé/Janzé : absence de trottoir le long de cette route, entre la
rue de la ville Marie et le chemin qui mène à l’hippodrome. Avenue jean Moulin vers la voie verte Bouche d’eau au milieu de la piste cyclable près du rondpoint
de la déchetterie Abaisser les bordures de trottoirs aux entrées des pistes cyclables (le long de la rue
du Général Patton), des rues en sens interdit sauf cyclistes (par exemple lotissement
Choisel) dans les zones de rencontre (collège, lycée Guy Môquet). Ces bordures
parfois très hautes peuvent provoquer des chutes ou des voilages de roues. Il y a
déjà eu des chutes Les ressauts ne doivent pas dépasser 2 cm et les bords doivent être arrondis
Problèmes de sécurité liés à des stationnements de véhicules sur la chaussée, à proximité
d’intersections importantes ou très étroites (discutables), exemples entre
autres :
Rue des Déportés Résistants, entre 5 et 10 véhicules sont autorisés à stationner sur
la chaussée, du côté droit en montant, juste avant d’arriver au feu tricolore. Cela
constitue un danger pour les vélos dans les deux sens de circulation mais principalement lorsque le cycliste monte la côte, lentement. Les véhicules ont peu de
place pour se croiser et les automobilistes se montrent parfois impatients car ils
n’ont pas l’intention de s’attarder derrière un vélo qui va les faire s’arrêter deux fois
de suite au feu rouge. Rue du Maréchal Foch (au niveau du feu tricolore) Rue de Tournebride à l’intersection de la rue de Rigale…
Rue en sens unique pour les voitures qu’il serait souhaitable de rendre à double sens cyclable,
en respect du décret de juillet 2015 et pour encourager l’utilisation du vélo
Rue du duc d’Aumale, afin de rendre plus aisée la circulation des habitants de la rue
des lilas et faubourg de Chécheux, dans leur trajet de retour du centre ville Faire un aménagement au niveau des trottoirs sous le pont, permettant aux
vélos de les emprunter, au moins du côté droit dans le sens de la circulation
du centre ville vers les quartiers. Installer la signalisation adpater à ce genre
d’aménagements Rue de la Poterie : facilite le retour vers le centre ville des personnes travaillant à
l’hôpital, lorsqu’elles se dirigent vers la rue Denieul et Gastineau Rue de Condé, cette rue devrait être interdite aux voitures dans les deux sens sauf
riverains (dans sa partie étroite) et accessible dans les deux sens pour les vélos La rue du 11 novembre, devant l’hôtel de Ville, sinon les vélos doivent faire un trajet
plus long en faisant le tour de la mairie. Or par temps humide la chaussée devient
glissante (nombreuses chutes de jeunes et moins jeunes) Et
d'une manière générale les rues : La Grand rue, La rue de Couéré,
La rue de Rigale dans les deux sens, La rue de la Vannerie, La rue de Metz,
La rue de Montmorency, La rue de Maumusson, La rue Henri Dunant La rue du Pelican, cette rue pourrait
aussi être interdite aux voitures sauf riverains dans les deux sens et accessible aux vélos
Manque de cohérence dans la signalisation routière pour les cyclistes comme pour les
automobilistes, exemples :
Rue de Rigale, le message n’est pas clair pour les cyclistes Rue Guy Môquet, entre le conservatoire et la Place Ernest Bréant : au début de cette
rue, il y a un panneau qui indique une "zone à priorité piéton" et à la fin de la rue, un
panneau "fin de zone 30". Avenue Quentin Miglioretti, un panneau indique une vitesse limité à 50km/h et
quelques mètres plus loin un ralentisseur : 30km/h… Dans plusieurs rues, des ralentisseurs imposent une vitesse limitée à 30km/h, puis un
panneau indique fin de limitation à 30km/h, alors que quelques mètres plus loin, il y
a une intersection. Ne vaudrait –il pas mieux instaurer une vitesse limitée à 30km/h
dans certaines zones ou rues (exemple de la rue Jean Jaurès, Avenue de la Fraternité…)
Concernant les piétons : Neutraliser un espace de 5 m à 10 m de long en amont des passages piétons pour en
améliorer la visibilité. Avec possibilité d’utiliser cet espace pour du stationnement
vélo. Interdire le stationnement des voitures sur les trottoirs. Certains automobilistes
garent leur véhicule sur le trottoir ou en empiétant sur celui‐ci, alors qu’il existe des
parkings sousutilisés à proximité. Considérations générales (piétons et vélos) pour contribuer à la réflexion
globale
A ce stade de la réflexion, en tant qu’association d’usagers, nous sommes dans l’expectative du plan
global de déplacement qui établira une hiérarchisation du réseau viaire, permettant de mettre en
adéquation le traitement de la voie avec les fonctions qu’elle assure dans le réseau, en définissant
les différentes catégories de voies. C’est sur cette base que nous pourrons apporter nos contributions dans le cas concret de chaque
catégorie de voies définie dans cette étude.
Nous faisons nôtre les préconisations de la fiche CERTU N°1 de 2009 – « Schémas cyclables » Un réseau complet
notion de continuité cyclable
Des aménagements isolés ne suffisent pas pour rendre le vélo sûr, efficace et concurrentiel face aux
autres modes de déplacement. Afin de développer réellement l’usage du vélo comme moyen de
déplacement, l’objectif fondamental à atteindre par toute politique de promotion cyclable est la
constitution d’un réseau continu couvrant la totalité du territoire. Elaboration d’une charte cyclable
Celle ci permet d’affirmer la volonté de promouvoir l'usage du vélo. « Cette charte cyclable constitue un véritable engagement politique et technique
durable vis à vis de la population. » Il en va de même pour les piétons et personnes à mobilité réduite Le réseau des circulations douces doit être continu. Aucun
quartier, aucun établissement, ne doit être inaccessible aux vélos, aux
piétons, aux personnes à mobilités réduite. Nos contributions Dans le cadre de l’étude menée par le cabinet spécialisé nous souhaitons que soit clairement
expliquée et appliquée la réglementation en vigueur en matière de circulations douces et promotion
des modes actifs de déplacement. Importance de désigner Un « monsieur Vélo » formé, connaissant bien la réglementation et les
données techniques en matière d’aménagement, pour la comcom et la commune de Châteaubriant
afin de ne pas oublier les interconnexions. La ville de Châteaubriant pourrait être une ville modèle en matière de circulations douces, du fait
que le territoire n’est pas très étendu et de ce fait offre, a priori, la possibilité de créer des
aménagements propres à encourager ses habitants à se déplacer en trottinette, rollers, à pied, à
vélo, et autres moyens de déplacements non bruyants, non polluants…
|